25 février 2010

Heavy Rain

Pour cette première review Playstation 3 de l'année, nous allons parler du tout dernier jeu de Quantic Dream qui est sorti cette semaine en France et la semaine dernière au Japon.

Heavy Rain


Quantic Dream ne vous dit sûrement pas grand chose puisque c'est un petit studio qui n'a fait jusqu'à présent que trois jeux, Heavy Rain inclus.
On se rappelera de Nomad Soul, de son univers futuriste et de son scénario très immersif.
Fahrenheit avait aussi fait parlé de lui avec une fois de plus une mise en scèene à la hauteur et son gameplay original dont Heavy Rain reprend en grande partie.

Quantic Dream, c'est aussi un studio français, on peut d'ores et déjà les féliciter d'avoir réussi à développer un jeu PS3 de bonne facture, surtout quand on connait les coûts de développement sur cette plateforme.
Sony a eu confiance en eux dès le départ et cela fait plaisir de voir que la promotion a très bien marché partout dans le monde.
Même au Japon, où Famitsu a consacré plusieurs pages dans leur magazine.
Espérons maintenant que le titre se vende bien et qui sait ? Quantic Dream deviendra un studio à suivre de très près.


Faisons un point sur l'histoire qui s'annonce être une sorte de thriller dont vous êtes le héros.
L'histoire prend place dans une ville des États-Unis où sévit un tueur en série.
Les victimes sont retrouvées noyées, une orchidée posée sur la poitrine et un origami dans la main.
Une nouvelle victime vient d'être kidnappée et c'est alors que quatre individus n'ayant aucun lien, sont plongés dans un contre-la-montre pour retrouver le "tueur aux origamis".
Ethan Mars, un architecte et père de l'enfant disparu, Madison Paige, une journaliste, Norman Jayden, un agent du FBI, et Scott Shelby, un détective privé. Vous incarnez chacun de ses protagonistes au cours de l'histoire.

L'originalité de Heavy Rain, tout comme l'était Fahrenheit, c'est son gameplay particulier qui ne fait pas penser à un jeu vidéo aux premiers abords.
Je dirais même que nous avons plus à faire à une sorte de film interactif plutôt qu'à un jeu vidéo proprement dit.
Jugez par vous-même : il n'y a pas de score, ni d'interface, ni de menus, ni d'évolution du personnage, non rien de tout ça.


On vous propose de vivre une histoire très scénarisée à travers quatre protagonistes qui ont tous le même but : arrêter le tueur en série.
On incarnera les quatre personnages tour à tour, chacun menant sa propre enquête et c'est vous qui déciderez des événements futurs selon les choix que vous aurez pris.

Tout ce que vous faites mais aussi tout ce que vous direz aura une influence sur le déroulement du récit.
Ce concept n'est pas nouveau, on a déjà vu ce gameplay dans d'autres jeux bien entendu mais cette fois-ci, les possibilités scénaristiques sont plus nombreuses et élaborées, et la façon dont les choses sont menées est assez originale, ce qui donne un côté interactif et une immersion beaucoup plus profonde de ce qu'on a pu voir jusqu'à maintenant.


Dans les phases d'exploration, vos actions varieront selon l'environnement dans lequel vous progressez et la plupart du temps, ce sont des actions très simples et basiques de la vie quotidienne.
Il suffit de reproduire le mouvement avec le stick analogique ou d'appuyer sur le bouton affiché à l'écran pour que l'individu s'exécute et déclenche ainsi l'événement.
Par exemple, il sera possible de sortir un papier de sa poche, d'ouvrir les portes d'un placard, d'allumer la télé ou la lumière, de tourner le robinet, de se raser, de mettre la table, de prendre un médicament, etc....
Cela peut vous paraitre ridicule mais justement c'est pour que le joueur se sente immerger pleinement dans la peau du personnage.
Grâce à ces petites actions sans importance, vous prenez part à 100% au déroulement de l'aventure, ce qui vous évite de rester passif.
Toutes ces actions ne sont pas obligatoires pour autant, disons que cela vous apporte une certaine liberté et comme je l'ai dit plus haut, l'histoire s'adaptera à vos choix.
Vous avez aussi la possibilité d'agir sur les pensées de votre personnage, qui là aussi, auront une importance sur la trame scénaristique.


Outre le fait d'appuyer sur les boutons pour agir, la manette Sixasis, elle aussi, est mise en valeur ici.
Par exemple, pour simuler le geste de brossage des dents, se sécher après une douche, dessiner, etc..., il suffira de secouer la manette de bas en haut, de gauche à droite ou encore de la tourner.
Toutes les interactions avec la manette ont été prises en compte.

Les déplacements des personnages peuvent paraitre rigides dans un premier temps mais comme les zones où l'on évolue sont assez petites, finalement ça ne dérange pas tant que ça.
Lorsque les zones sont plus vastes, le personnage se met alors à courir, ce qui prouve que les programmeurs ont bien peaufiné leur jeu en terme de jouabilité.

Dans les phases d'actions, on retrouve le même gameplay sauf que cette fois-ci la contrainte de timing entre en compte.
Ce qu'on appelle plus communément "quicktime event", phases que l'on retrouve dans beaucoup de jeux à l'heure actuelle comme Bayonetta et Yakuza pour ne citer qu'eux.
Ces actions sont donc importantes puisque ce sont elles en général qui changeront le récit principal de l'histoire.
Si vous échouez, pas de ne panique, le game over n'existant pas, l'histoire continuera de se dérouler en conséquence.


Un petit point sur la difficulté du jeu qui mérite d'être éclairci.
Lorsque vous démarrez une partie, on vous demandera si vous êtes à l'aise avec la manette Sisaxis ou non.
Ne prenez pas ce paramètre à la légère puisque c'est ce choix qui définira la difficulté du jeu.
En fait, si vous jouez occasionnellement, les actions à entrer seront simples (mode facile) alors que si vous êtes à l'aise avec le pad, vous aurez droit à des actions plus difficiles (mode difficile) comme des combinaisons allant jusqu'à 5 boutons simultanément ou encore des déplacements avec le stick analogique à faire beaucoup plus délicatement.

Personnellement, je vous conseille de jouer en difficile lors de votre première partie car autrement, le jeu se révèle extrêmement facile et cela enlève de l'intérêt au gameplay.
De toute façon, n'oubliez pas que vous ne pouvez pas perdre ici, rien ne vous empêchera de refaire le jeu plus tard pour découvrir les différents embranchements.

A ce propos, parlons un peu de la rejouabilité.
Vous terminerez l'histoire en à peine 8 heures, ce qui n'est pas trop mal pour ce genre de jeu.
Et comme le jeu propose divers embranchements, les plus motivés seront forcés de rejouer toute l'histoire où certains chapitres pour découvrir toutes les possibilités scénaristiques, ce qui double directement la durée de vie du jeu.
Il y a au total 23 fins différentes, ce qui n'est pas rien !
Ceux qui veulent s'acharner à toutes les découvrir en auront donc pour leur argent sans aucun doute.
Et franchement, si vous avez aimé le jeu, vous aurez envie de voir toutes ces fins.


Graphiquement, on peut féliciter le travail de Quantic Dream, c'est du bon boulot surtout au niveau des visages des personnages qui sont vraiment très bien détaillés, de même pour les animations et les décors.
Franchement, je ne m'attendais pas à une telle qualité graphique pour un si petit studio.
On peut admirer le travail qui a été accompli, certains studios qui ont plus de moyens devraient en prendre de la graine. Bien joué les Frenchies !

Concernant la musique, là-aussi la bande son est très soignée, avec un thème dramatique au piano qui se prête parfaitement à ce genre d'ambiance morose et triste que le jeu veut nous faire ressentir.

Cependant, le jeu n'est pas exempt de points négatifs.
On notera tout d'abord une baisse de frame rate quasi constante et du "tearing" pratiquement partout pour compléter le tout.
Sans oublier les désynchronisations des voix ou encore le son qui a tendance à sauter de temps à autre.
C'est bien la première fois que je vois autant de problèmes techniques sur un jeu PS3, c'est fort désagréable et cela perturbe d'autant plus l'expérience.
Espérons qu'un patch sorte rapidement pour corriger ces lacunes.


Au bout du compte, Heavy Rain est une bonne surprise, pour le peu qu'on aime ce genre de jeux.
Et oui, je ne suis pas sûr que le jeu plaise à tout le monde à cause de son gameplay simpliste qui frustrera les joueurs qui s'attendent à un jeu d'action.
N'hésitez donc pas à tester la démo pour vous faire votre propre opinion avant de passer à l'achat.
Le gameplay est très basique certes mais ce qui prime avant tout, c'est l'histoire et la façon dont elle racontée.
Et je peux vous confirmer que le scénario tient la route, que ce n'est pas du tout tiré par les cheveux, et qu'il m'a tenu en haleine jusqu'au bout.
A aucun moment je n'ai décroché et la surprise a été totale lorsque j'ai découvert qui était le tueur.
J'ai donc été complètement immergé de A à Z, Quantic Dream ont bel et bien réussi leur pari.
Et puis, si vous êtes père de famille, alors vous comprendrez encore plus le message que Quantic Dream a voulu faire passer dans leur jeu.
En tout cas, cela nous change des jeux d'action classiques, des FPS comme on en voit tous les jours, et c'est ce qui fait plaisir.

A noter que la version japonaise a été censurée, toutes les scènes de nudité ont été coupées, alors que le jeu est censé être destiné à un public adulte averti.
J'avoue que je ne comprends pas pourquoi cette démarche, surtout quand on voit des jeux comme Madworld qui débarque sur Wii sans aucune censure, sans oublier les GTA et autres qui sortent comme si de rien n'était.
Je ne suis pas mort pour autant, disons juste que je trouve juste ça honteux mais ne craignez rien, pour vous autres, la version française ne sera pas censurée, j'en doute fort.

Il serait dommage de passer à côté de ce titre d'après moi mais comme Mars est un mois où les gros titres vont tomber, il va falloir faire des choix certains me diront.
Même si ça n'a rien à voir, sachez que j'ai passé plus de bon temps avec Heavy Rain qu'avec Final Fantasy-couloir-13, voilà c'est dit.

Ma note : 8/10
Version testée : japonaise | Textes et menus : anglais/japonais
Voix : anglais/japonais

PS. Optez pour les voix en VO qui sont bien meilleures que les voix françaises comme souvent.

18 février 2010

Japan Arcade Mania

Comme vous le savez tous, je m'intéresse toujours de très près aux publications des Editions Pix'n Love.
Et aujourd'hui, j'aimerais vous parler d'un de leurs mooks sorti l'année dernière :
Japan Arcade Mania.


Cet ouvrage n'est pas un ouvrage "made in France", il a été écrit par Brian Ashcraft et Jean Snow, deux bloggeurs dont vous connaissez sûrement leur site puisqu'il s'agit du célèbre Kotaku.com, une référence sur le web.

On peut d'ores et déjà féliciter les Editions Pix'n Love pour avoir pris le soin de le traduire en français.
Ce mook a donc pour but de nous faire découvrir l'arcade au Japon, ses joueurs ainsi que son évolution à travers les années.
Alors qu'en France, pratiquement toutes les salles d'arcade ont disparu, au Japon, même si la concurrence est dure face aux consoles de salon, il n'en reste pas moins une clientèle toujours présente et qui, ainsi, fait vivre les salles pour le bonheur de tous.

On retrouve dans ces pages des interviews pertinentes et intéressantes des plus grands spécialistes ainsi que des joueurs effrénés qui nous font découvrir leur passion et qui pour eux, l'arcade a marqué leur vie à tout jamais.

L'ouvrage est divisé en plusieurs dossiers tous les plus intéressants les uns que les autres.
On trouvera d'abord une explication sur le phénomène et l'explosion des Ufo Catchers, ces petites grues mécaniques permettant d'attraper des peluches enfermées dans de grandes vitrines en verre.
En France, ces attrapes-nigauds n'ont jamais eu de réels succès mais au Japon, les chances de gagner étant plus élevées et les prix plus intéressants, la clientèle est au rendez-vous.


Même si cela ne concerne pas directement le jeu vidéo, difficile de passer à côté des Purikura, ces cabines "photomaton" où il est possible d'écrire et de dessiner à sa guise sur les clichés pris.
Passage obligatoire dans toute salle d'arcade japonaise qui se respecte, il était tout à fait normal d'en consacrer un dossier.

Qui dit arcade au Japon, dit forcément Rhythm Game : les DDR, les Beatmania et autres plateformes où l'on doit danser, faire de la guitare ou encore appuyer comme un forcené sur des dizaines de boutons en même temps ne sont pas non plus oubliés.


Ikaruga, Mushihime sama ou encore Space Invaders, cela ne vous est pas inconnu n'est ce pas ?
Le shoot'em up, c'est grâce à lui que les salles d'arcade ont vu le jour sans aucun doute.
On ira d'ailleurs faire un tour chez les créateurs de Cave pour qu'ils nous expliquent comment ce genre vieux comme la vieille résiste encore.


Après le shoot, le jeu de baston, ça va de soi.
Petite explication sur l'envergure du phénomène en salle où l'on comprendra l'envie des joueurs à se battre face à face.
Les KOF, Virtua Fighter et autres Tekken sont là, sans oublier une sympathique interview de Daigo, le meilleur joueur de Street Fighter au monde.


Un petit dossier consacré aux jeux de hasard, trop peu connu chez nous, avant de terminer sur un gros dossier traitant des jeux d'armes à feu comme House of the Dead et de tous les jeux de simulation allant de Hang-On à Afterburner sans oublier les jeux rétros qui continuent à faire de l'argent encore actuellement.
Eh oui, sachez que vous trouverez toujours quelqu'un assis devant un Tetris ou Puyo Puyo dans une salle japonaise.


Voilà pour ce tour d'horizon qui promet beaucoup.
Comme a chaque fois, j'ai pris mon pied a lire ces dossiers, qui une fois de plus, ont fait ressortir toute la nostalgie que j'ai au fond de mon coeur.

J'aimerais que vous puissiez aussi ressentir cette même impression en le lisant.
En tout cas, c'est encore une référence de la presse vidéoludique française à se procurer de toute urgence.

Merci encore Editions Pix'n Love pour ce superbe mook qui sera rangé soigneusement dans mon coffre fort, je vous le garantis.

Nombre de pages : 196 | format : B5
Qualité : papier glacé, couleur et N&B
Prix : 15€

Pour commander : http://editionspixnlove.fr/