15 octobre 2011

Child of Eden

United Game Artists, ça vous rappelle quelque chose ?
Tout de suite je vous réponds Space Channel 5 et REZ bien entendu.
A la tête de ce studio de Sega, hélas défunt, Tetsuya Mizuguchi, un game designer de grand talent qui a su, d’après moi, relancer le marché des jeux vidéos musicaux.

Par la suite, il a créé son propre studio, Q Entertainment et a sorti Meteos, Lumines et Every Extend Extra, des jeux tous aussi bien les uns que les autres.
C'est donc avec beaucoup d'attention que je m’intéresse de très près à ses projets.
Le dernier étant Child of Eden, un jeu sorti sur Xbox 360 en exclusivité pour promouvoir le nouvel accessoire de Microsoft, Kinect.
Et puis, il y a quelques jours est sortie la version PS3, qui elle, se retrouve jouable avec le Playstation Move.


Le concept de Child of Eden étant un "REZ like", il était difficile pour moi de rester indifférent.
Mais je n'ai pas été fou au point d'aller acheter Kinect uniquement pour jouer à ce jeu.
C'est donc sur la version PS3 que je me suis rabattu, version vendue a bas prix (30 euros) en dématérialisé sur le Playstation Network.
Étant donné que le jeu en boîte est vendue autour des 50 euros, il n'a pas été difficile de faire son choix.

Revenons un peu sur REZ, un jeu qui m'a complètement déboussolé lorsque j'y ai joué pour la première fois.
Je me souviens encore quand le jeu est arrivé dans les locaux d'Ubisoft Montreuil.
"Nan mais c'est quoi ce jeu en fil de fer", "c'est de la PS2 ça?", "Ça se termine en une heure à tout casser".
Ce n'est pas faux mais pour moi, REZ, ce fut une expérience, une expérience visuelle et sonore qui m'a complètement hypnotisé. Bref, un chef d’œuvre sans aucun doute.


Lorsque j'ai vu les premières images de Child Of Eden, je me suis dit: "Nom de Zeus, il l'a fait !".
J’étais tout excité mais les premières vidéos montrées à l'E3 par Mizuguchi lui même jouant au Kinect, m'ont laissé perplexe.
L'accessoire ne m'a pas réellement convaincu pour autant, on pouvait noter des temps de latence entre les gestes et les actions à l'ecran.
Maintenant que le jeu est sorti, peu de gens parlent de ces problèmes, les retours sont plutôt autour de la fatigue physique.
Et oui, jouer à Child of Eden, c'est comme faire du sport devant sa télé au final.
Moi et le sport, ça fait deux, et puis comme je fais partie des vieux qui ne changent pas, je dis que rien de tel qu'une bonne vieille manette, na !


Alors ce Child of Eden, vaut-il mieux qu'un bon vieux REZ ?
Le concept est en effet comparable à ce dernier puisque c'est un shoot'em up musical.
On ne contrôle pas ses déplacements mais seulement un viseur qui permet de détruire les ennemis à l’écran.
Ce qui a pour conséquence de produire un son qui influe à son tour sur la bande son du jeu.
Alors que dans REZ nous n'avions qu'un seul tir, cette fois-ci nous en avons deux.
Le principal sert à détruire tout ennemi, le deuxième, quant à lui, a deux utilités.
La première consiste à "désinfecter" la matière violette des ennemis pour qu'ils puissent être éliminés par la suite.
La deuxième sert à détruire tous les projectiles violets que les ennemis nous envoient, et comme ceux-ci arrivent par salve la plupart du temps, il faut rester bien attentif à ce qui se passe.
Un gameplay donc un peu plus enrichi que celui de REZ et qui rajoute donc une petite difficulté puisqu'il faudra bien faire attention à utiliser le bon tir au bon moment.


Autrement, le reste reprend la même trame que REZ ni plus ni moins: cinq niveaux comprenant un boss en fin de stage.
A la différence qu'il n'y a pas vraiment d'"évolution" sonore et visuelle comme dans REZ.
Rappelez-vous, chaque stage était découpé en plusieurs "couches", couches qui venaient se rajouter au fil de la progression.
De même pour l'avatar qui changeait de forme tout au long du niveau.
Dans Child Of Eden, rien de tout ça, tout reste assez monotone en fin de compte.

Ce n'est pas un mal pour autant me direz-vous.
Mais pour un jeu musical, je n'ai pas vraiment l'impression que nos actions influent réellement sur le rythme du jeu.
Faut dire aussi que bande son est bien moins techno que dans REZ, beaucoup plus soft, et ça, ça m'a un peu déçu à vrai dire.
Car une fois de plus, REZ avait une bande son irréprochable alors que dans Child of Eden, j'ai l'impression qu'ils ont voulu faire quelque chose de beaucoup plus passe-partout et grand public.
Deception en ce qui me concerne.
Cette BO est loin d’être nulle mais n'a rien de transcendant voila tout.


Le jeu se décompose donc en cinq niveaux appelés "archives" qui se débloqueront les unes après les autres.
A l'exception faite qu'il faudra rejouer plusieurs fois les premiers niveaux pour pouvoir débloquer les suivants.
Les archives 4 et 5 demandent par exemple 15 et 20 étoiles pour etre accessibles.
Ces étoiles vous sont remises à chaque fois que vous terminez une archive tout simplement.
Le nombre d’étoile reçu varie selon votre performance.

Un autre point intéressant étant les combos qui sont bien plus importants que dans REZ d’après moi.
Pour faire du "scoring", il est nécessaire de verrouiller un maximum de huit cibles avant de lâcher son tir, autrement il sera difficile d'avoir un bon rang.
Mais cela demande un petit entraînement car entre temps les ennemis n’hésiteront pas à vous canarder.

Autrement, graphiquement, c'est la débandade de couleur, on s'en prends plein les mirettes.
Il est un peu difficile au début d'ailleurs de bien différencier les ennemis du reste car tout bouge dans tous les sens, brillent, scintillent, etc. mais une fois la séquence mémorisée, cela ne pose plus de problème.
Le retour à la réalité est dure, tout nous parait bien morose à côté.


Au final, ce Child of Eden m'aura procuré quelques sensations, je ne le cache pas, mais ne m'aura pas marqué plus que ça.
Un bon jeu pour les amateurs du genre mais qui n'arrive pas à la cheville de son prédécesseur.
Alors oui, peut-être qu'avec Kinect l'expérience est différente mais je ne pense pas que l'accessoire soit indispensable pour y jouer.
Kinect est juste là pour prouver la fiabilité du produit, rien de plus.

Tout comme REZ, le jeu est assez court, on peut en faire le tour en moins de 90 minutes mais l'intérêt n'est pas là.
Le but étant de jouer et rejouer plusieurs fois aux mêmes niveaux pour débloquer tout un tas de bonus et d'objets, qui viendront modifier les effets sonores ou visuels du jeu.
La "replay value" est donc au rendez-vous, ce qui fait certainement le gros point fort de ce soft.

Si vous souhaitez passer une expérience vive en couleur pendant quelques heures, alors ça peut être l'occasion mais à bas prix de préférence.
Dans le même genre, si vous avez une Xbox 360, je vous conseillerai plutôt d'aller faire un tour sur le Xbox Arcade et de télécharger REZ HD, une valeur sure !

02 octobre 2011

ICO [HD]

Après God of War 1 et 2 en version remastérisée HD l’année dernière, il semblerait que cela ait donné des idées aux autres éditeurs du monde entier.
Je ne suis pas contre à vrai dire.

Les bons jeux restent des bons jeux alors si en plus on peut les avoir dans une meilleure qualité visuelle, pourquoi pas ?
Et puis c'est aussi l'occasion aux plus jeunes d'entre nous de découvrir des titres sans pour autant savoir qu'ils sont vieux.

Aujourd'hui, je m’intéresse plus spécialement à ICO, jeu développé par Sony et sorti en 2001 sur Playstation 2.
Jeu assez atypique en son genre, designé par le célèbre Fumito Ueda, à qui l'on doit Shadow Of The Colossus ainsi que le prochain The Last Guardian.


Si je vous reparle de ce jeu, c'est tout simplement parce qu'il y a quelques jours est sorti la version HD de ICO et de son grand frère Shadow Of The Colossus sur PS3.

ICO, comme pour beaucoup de joueurs, reste encore aujourd'hui une de mes meilleures expériences vidéoludiques que j'ai vécue.
Je pense que la plupart des gamers sont unanimes à ce sujet, il en dégageait une ambiance très particulière, proposant un game design mais surtout un gameplay plutôt surprenant pour l’époque.
Souvenez-vous : pas d'interface à l’écran, pas de score ni de barre de vie, pas de musique, bref une atmosphère dérangeante si on peut dire.

A l’époque, je vivais encore en France, je jouais donc naturellement sur console PAL.
Une fois arrivé au Japon, je me suis vite aperçu que le jeu n'avait pas eu le même impact auprès des joueurs japonais mais restait difficile à ce procurer sur le marché de l'occasion.
Et quand on avait la chance de tomber dessus, le prix était loin d’être raisonnable.
Malgré ça, j'ai tout de même réussi à me le procurer et ce fut un plaisir d'y rejouer.
Pour moi donc, cette version HD, c'est surtout l'occasion de me replonger dans cette ambiance particulière tout en profitant d'un meilleur confort visuel, voilà tout.


Après quelques heures de jeu sur cette version améliorée, qu'en pensez ?
Et bien le jeu n'a pas perdu de sa magie et jouer en 16:9, avec des textures revues à la hausse et un meilleur framerate, il n'y a pas à dire: c'est la classe.

Mais s'il y a une chose que je n'oublierai pas sur PS2, c'est cette espèce de filtre de surexposition de lumière qui rendait l'ambiance particulièrement intense et chaude.
Je me souviens de ces blancs éblouissants lorsqu'on sortait à l’extérieur, de ces pelouses vertes pratiquement devenues jaunes à cause du surplus de lumière, ou encore de la blancheur écarlate de la robe de Yorda.
Je vous pose la question mais cela vous a-t-il marqué autant que moi ?

Si je vous parle de ça, c'est parce que j'ai l'impression que cet effet a été amoindri dans cette version HD.
On se retrouve avec des couleurs et contraste beaucoup plus équilibrés, laissant apparaître une image très nette, HD oblige, mais avec un manque quelque part.
J'en fais peut-être un peu trop à vrai dire, sûrement une fausse impression, il faudrait que je relance le jeu PS2 pour m'en convaincre.


Autrement, le jeu reste le même si ce n'est qu'il est dommage que la gestion des caméras n'ait pas été revue, afin de se mettre au goût du jour.
Rappelez-vous qu'en 2001, on avait beaucoup de mal avec les caméras.

Mais bon, le principal étant que l'on redécouvre le jeu tel qu'il était à sa sortie.
A noter que l'on a droit à quelques vidéos bonus, des interviews des développeurs ainsi que des concept arts, ce qui fait toujours plaisir à voir.
Sur cette version US du jeu se trouve aussi un thème dynamique ICO pour PS3, thème plutôt sympathique qui nous replonge dans l'ambiance dès l'allumage de la machine.

Je retourne à ma partie tranquillement et une fois terminée, je passerai à Shadow Of The Colossus.
Allez ! Jetez-vous sur cette compilation vendue à bas prix contenant deux des meilleurs jeux des années 2000 sur console selon moi.
A savoir que si je me suis procuré la version américaine, c'est tout simplement parce qu'elle coûte moitié prix par rapport à la japonaise.
Certes le packaging n'est pas le même mais bon je ne suis pas prêt à payer le prix fort pour un jeu que j'ai déjà dans sa version originale.